Alors que les regards internationaux restent focalisés sur l’Ukraine et le Proche-Orient, le Soudan endure depuis avril 2023 une guerre dévastatrice passée sous silence. Né d’une rivalité entre le général Abdel Fattah Al-Bourhane, chef des Forces armées soudanaises (FAS), et Mohammed Hamdan Daglo, dit Hemetti, leader des Forces de soutien rapide (FSR), ce conflit a déjà coûté la vie à des dizaines de milliers de civils.
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L’origine de cette tragédie remonte à 2019, après la chute d’Omar El-Béchir, dictateur islamiste. Une fragile alliance entre militaires et civils a vite éclaté. En 2021, un coup d’État militaire orchestré par Al-Bourhane et Hemetti scelle un nouvel équilibre précaire, rapidement brisé en 2023. Depuis, des combats intenses ravagent le pays, notamment au Darfour, où les FSR multiplient les exactions contre les minorités ethniques comme les Massalits.
Malgré les gains territoriaux des FAS, qui ont repris Karthoum et d’autres villes clés, le conflit s’enlise. Les civils sont pris au piège d’une crise humanitaire sans précédent. Famine, attentats et bombardements rythment le quotidien d’une population abandonnée.
Pendant ce temps, les puissances étrangères exploitent la situation pour leurs propres intérêts. Les Émirats arabes unis soutiennent Hemetti en échange du contrôle des mines d’or, tandis que l’Arabie saoudite, inquiète pour ses projets sur la mer Rouge, renforce ses liens avec Al-Bourhane. La Russie, en quête d’une base navale stratégique à Port-Soudan, et l’Iran, fournisseur de drones, attisent également les tensions.
Alors que les sanctions internationales peinent à enrayer les violences, les médiations échouent à instaurer un cessez-le-feu. Le silence de la communauté internationale laisse une nation de 45 millions d’habitants sombrer dans une tragédie sans fin. Le Soudan attend désespérément une issue à ce conflit meurtrier qui le consume dans l’indifférence générale.
Wilfrid K./La rédaction